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La blessure

  • Photo du rédacteur: Habiba
    Habiba
  • 28 mai 2019
  • 4 min de lecture

A l’aube de ce dixième jour sur le Chemin, je me réveille en pleine nuit avec le besoin de réaliser des étirements et de boire le plus d’eau possible...


Pourquoi ?


 

Je crains de souffrir d’une tendinite achilléenne (comprendre, du tendon d’Achille)...

Effectivement, hier au cours de mon étape entre la Bourdinnière et Bonneval (28) j’ai senti une gêne légère au tendon d’Achille gauche... Comme à chaque fois que je ressens une simple gêne ou une douleur quelque part depuis le début du Chemin, j’applique un patch d’anti-inflammatoire (oui, je les condamne par voie orale et critique ceux qui en abusent, mais vu l’objectif que je me suis fixée, je m’étais dit qu’en préventif, ces patchs me permettraient d’éviter les blessures), et arrivée, après environ 18km à Bonneval, je constate que la gêne est devenue une douleur et que, bien que faible, elle est présente à mon corps et à mon esprit.


Ce que je redoutais le plus est donc sur le point de m’arriver, ou m’est-il déjà arrivé et me faut-il encore en prendre réellement conscience ? Ce que je crains le plus, finalement, sur ce Chemin, au-delà de la peur du noir lorsqu’il s’agit de bivouaquer seule, c’est bien de ne plus pouvoir marcher, de ne plus pouvoir avancer vers mon objectif...


J’ai cependant l’impression que cela est réellement en train de m’arriver, là, alors que j’écris ces mots, à 5h du matin, réveillée depuis 3h30 à tenter de réfléchir à une manière de marcher sans accentuer la tendinite, qui, rappelons-le, n’est certainement pas à prendre à la légère, tant le risque de la rupture du tendon et d’une douleur chronique est possible...


Je vais essayer dès que l’horaire le permettra, de prendre un rendez-vous avec le seul ostéopathe de la ville (en espérant qu’il puisse me recevoir dès ce matin) !

Ensuite, si le diagnostic est le bon, je vais (devoir) me résoudre à, non pas abandonner, croyez-moi que j’irai coûte que coûte jusqu’a Saint Jacques de Compostelle, mais réparer au plus vite cette blessure.

Désormais en tenant bien plus compte de ma faiblesse, des risques que la marche prolongée peut provoquer et surtout en apprenant à faire preuve de sagesse face aux décisions rationnelles (et raisonnables) à prendre, que ce soit en Chemin, ou dans la vie en général.


Spontanément, ce qui m’attriste le plus, c’est de me dire que parmi les personnes qui me suivent, certaines diront, peut-être à juste titre, que je suis toujours aussi faible moralement et que je n’arrive pas à tenir mes objectifs... Cependant, je peux vous dire que cette blessure, n’est rien, comparée aux années de souffrance psychique qui m’ont poussée à abandonner (ou reporter !) plusieurs projets entamés.

Cette blessure à un rôle à jouer dans ce pèlerinage, j’en suis persuadée, elle est là pour me tester, pour savoir comment je réagis face aux obstacles et si je persiste à être bornée et à vouloir malgré tout continuer à faire quelque chose qui m’est nocif, ou si je choisis le chemin de la sagesse, qui m’indique de faire tout simplement une pause dans la marche, mais pas dans le pèlerinage...


Pas si simple à accepter, et loin d’être un aveu d'échec, je tente d’apaiser ma peine en me disant que ces huit premiers jours de marche (et neuf jours sur le Chemin), ne sont que le début d’un long parcours et qu’il vaut mieux se blesser maintenant, aménager ce qu’il faut améliorer (comprendre d’où vient la blessure et corriger les éléments qui en sont à l’origine), pour pouvoir repartir le plus tôt possible du bon pied !


 

Si je dois m’arrêter aujourd’hui, ce qui me semble être actuellement, la seule issue raisonnable, je ne cesserai pour autant d’être en Chemin dans ma tête, et vais surtout tenter une approche médicale adaptée à mes aspirations et mes projets professionnels.


J’en profite donc pour vous parler de mes nouvelles vocations et surtout vous annoncer qu’après de (trop) longues années d’errance professionnelle, j’ai enfin trouver La voie qui me correspond et qui me plaît.

J’ai effectué plusieurs métiers très différents qui ne m’ont pas toujours satisfaite. Je n’arrivais pas non plus, en tant qu’artiste à juger de la place de l’argent, et me perdais dans des considérations carriéristes qui m’ont empêchée de voir ce à quoi j’aspirais.

J’ai donc compris que ce qui m’intéressait le plus était d’aider les personnes. Que ce soit des proches ou des inconnus, la fonction de thérapeute me parait depuis plusieurs années évidente.


J’ai ainsi décidé de reprendre mes études universitaires en psychologie dès la rentrée scolaire 2019. J’ai également décidé de réaliser une formation pour être certifiée en tant qu’hypnotherapeute. De plus, et là, je pense me réaliser totalement, j’effectue des ateliers de danse et musico-thérapie dans des associations pour personnes dites handicapées (il y a fort à parier que je revienne sur cette distinction « validé-handicapé » qui occupe de bonnes heures durant mes réflexions). J’ai hâte revenir de Saint Jacques, pleine d'expériences et d’enrichissements à partager.


 

J’ai donc décidé, pour soigner ma tendinite (si elle bien effective), de consulter un hypnotherapeute (car au-delà d’une «  simple » inflammation du tendon d’Achille gauche, je ressens une différence importante entre les parties gauche et droite de mon corps, et je veux là corriger, au-delà de la douleur, pour qui l’hypnose est tout particulièrement appropriée), de réaliser des séances d’ostéopathie et de comprendre d’où vient cette blessure, d’un point de vue physiologique, postural, mais également psychologique. C’est dans ce cadre que je vais en faire un sujet de travail avec ma très excellente thérapeute (praticienne en gestalt-thérapie), avec qui je suis en contact, même depuis mon départ sur le Chemin.



 

En espérant pouvoir être rapidement rétablie et poursuivre mon Chemin jusqu’à Saint Jacques, je souhaite à chacun de pouvoir trouver la paix dans son quotidien, malgré les obstacles. Et cela, en acceptant les-dits obstacles et en essayant de comprendre d’où viennent-ils et le rôle qu’ils jouent dans nos vies.



 

✨¡ Buen Camino ! 💙


 

Edit : Impossible de joindre l’osteopathe, pas d’hypnotheraoeute alentours, Eva Maria, une personne merveilleuse chez qui je suis logée, artiste peintre et ancienne pèlerine m’aide à prendre soin de moi et les bonnes décisions...



 
 
 

1 Comment


gildas.hellegouarch1
May 28, 2019

Courage ma princesse

Tu es sur la bonne voie

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