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Habiba

Quitter le chemin

Dernière mise à jour : 2 avr. 2020

🙋🏽Que la Paix soit sur vous🌟


Il y a quelques jours, alors que je me décidais à repartir dans une seconde partie de pèlerinage, je ressentais, à chaque fois que je pensais au Chemin, une immense angoisse. Ces émotions n'avaient rien d'agréable et je me sentais condamnée...

Je savais qu'aller jusqu'à Saint Jacques à pied, même si j'évitais les régions associées à de la souffrance dans mon esprit et dans mes souvenirs, serait très difficile désormais pour moi.


L'explication, je ne l'avais pas à ce moment-là, je ne faisais que vivre intensément la souffrance, et chaque fois que je pensais à mon départ (qui aurait dû avoir lieu hier), je m'effondrais littéralement et me sentais sur le point de m'engouffrer dans un tunnel sans fin avec une bien trop faible hypothétique lumière au bout.


Il était évident que le Chemin de lumière, de joie et de Vie sur lequel je m'étais engagée à la mi-mai, prenait une toute autre tournure et s'était transformé, dans mon esprit, en véritable chemin de croix...

Je pensais sincèrement que telle était ma destinée, que je devais à tout prix aller au bout de ce que je m'étais donné comme objectif. Ainsi, je suis retournée à l'intitulé exact de cet objectif lorsque je me suis sentie "appelée" par le Chemin.


En effet, mon but premier lorsque je me suis décidée à partir, était, en conscience, de me prouver que j'étais bel et bien guérie, et prouver à Dieu que je méritais le miracle qui m'avait été offert. Inconsciemment, j'ai été appelée à me mettre en chemin, sans vraiment savoir pourquoi !

Sur le Chemin, à chaque interaction sociale (très peu au final, le moins possible), essentiellement à chaque fois que je faisais apposer un cachet sur ma crédentiale, lorsqu'on me demandait "Jusqu'où vous comptez aller ?" je répondais systématiquement la même chose : "J'irai jusque là où Dieu/le Chemin me mènera, j'ai prévu d'aller jusqu'à St Jacques, mais si mon chemin doit s'arrêter avant, je l'accepterai."

Il faut croire qu'au fond de moi je sentais que cela allait arriver. Cependant il a été plutôt difficile de comprendre quand le Chemin devait s'arrêter pour moi.

Finalement je l'ai compris grâce à mon mari qui m'a fait remarquer que dès que je pensais à repartir je souffrais beaucoup trop. J'ai dû taquiner la limite du rationnel et du raisonnable avant de m'en rendre compte moi-même...


Alors que nous faisions des marches de préparation après que mes pieds soient remis des terribles ampoules dont j'ai souffert pour la seconde fois, j'ai commencé à faire preuve d'une détermination hors norme, agressive et envahissante. Mon discours était contradictoire à tout ce que la raison appelle et j'en suis venue même à prendre le contre-pied de deux citations, à ce moment-là véritables symboles de la faiblesse à mon sens.


J'étais alors en plein délire et je commençais à critiquer violemment des personnes qui m'inspiraient, tant elles prônaient la connaissance de soi, l'écoute et la préservation de son énergie... Jalouse, sachant que je n'étais pas encore capable d'avoir une vie simple, calme, à mon image, j'ai voulu me persuader que je devais cocher des cases pour me prouver que j'étais capable de ceci ou de cela.

Mais ce qui se passait réellement c'était que j'étais totalement soumise à l'approbation, la validation et le jugement d'autrui d'une part, et que je m'interdisais encore et toujours le calme et le repos dont j'avais terriblement besoin et auquel chacun à le droit de prétendre ! Vive l'auto-sabotage !

J'en suis donc arrivée à déclarer le plus fièrement, le regard enragé que, JE serai ce poisson qui grimpe aux arbres et que c'est parce que je SAIS que c'est impossible que je le ferai... (bravo le perfectionnisme) !


Flagrant délit d'hubris...

Honte à moi ! Sur le moment, je ne pensais être que détermination et volonté... Je ne savais pas que je venais d'ajouter à mon anxiété habituelle, une obligation qui ne m'appartenait pas, à laquelle je m'accrochais dur comme fer et qui, si je n'avais pas su l'identifier, m'aurait fait, comme toutes les fois auparavant, sombrer dans les ténèbres de la dépression...


Non, cette fois-ci JE décide de m'arrêter, si le Chemin n'est plus aussi attirant et agréable qu'au début, c'est que ma place n'y est plus, si poursuivre le Chemin coûte que coûte me tue à petits feux au lieu de m'amener à la Vie, c'est que je dois le quitter.

En prenant cette décision j'ai réalisé deux choses dont j'étais jusqu'alors totalement in-ca-pa-ble :

- j'ai mis de côté pour de bon l'avis, les jugements et la validation (supposée) des autres

- j'ai appris à m'apprécier telle que je suis réellement

🙏🏾


Pour le réaliser il m'a fallu traverser des émotions de souffrance très violentes qui m'ont assaillie un soir et une nuit alors qu'il m'était impossible de dormir... En proie au risque de faire une énorme crise et de me retrouver diminuée, droguée aux anxiolytiques et autres thymorégulateurs, j'ai décidé de sortir de chez moi, de respirer et de réfléchir... La réponse ne s'est pas faite attendre longtemps, après quelques minutes très intenses de souffrance et de sensation d'échec et d'impasse, j'ai réussi à esquiver les idéations suicidaires, habituellement émergentes à ce moment-là de la crise, les larmes (bien évidemment) ont finalement réussi à mettre à jour une décision sensée et raisonnable : je ne retourne pas sur le Chemin, ce n'est pas normal de ressentir autant de souffrance et de douleurs, alors qu'au départ ce n'était quasiment que joie et détermination !


J'ai ainsi compris que ma place était clairement chez moi, aux côtés de mon mari, avec qui nous traversons une période de transition sans nul pareil dans nos vies, et ce, grâce au Chemin et à ce qu'il nous a fait découvrir (sur moi, sur nous, sur les autres, sur la Vie...).


Ce pèlerinage a été très intense pour moi, je ne sais pas si ce blog le retranscrit à sa juste valeur, j'ai pu atteindre l'objectif réel intrinsèque d'une telle aventure : je commence enfin à m'aimer et cela a commencé par l'écoute des signaux que mon corps et mon âme m'envoient, tout ça, sans tenir compte de ce que peuvent penser les autres.

Commencer à prendre soin de moi est la première étape de l'Amour de moi-même et de la construction de mon estime de moi, trop longtemps restée dans les Abîmes...


Je peux dire haut et fort désormais que oui, je suis un poisson et je ne peux pas grimper aux arbres, mais je sais faire plein d'autres choses sans aucun problème !

Ceux qui me connaissent savent avec quelle facilité je peux entreprendre des tâches complexes, parfois difficilement envisageables pour d'autres qui considèrent ne pas en être capables. Par ailleurs, ces personnes savent certainement aussi qu'il m'est très souvent impossible de réaliser des choses toutes simples de la vie quotidienne...

Désormais, je l'accepte et je m'aime telle que je suis 😊 ! Il était temps !


Je ne pensais pas que tout cela arriverait si vite, je pensais qu'il me faudrait beaucoup plus de temps pour débloquer toutes ces choses dans ma tête, mais je prends les choses comme elles viennent et suis bien heureuse de la tournure que commence à prendre ma vie !! ENFIN !


C'est un autre chemin que j'emprunte aujourd'hui, ce chemin me plaît et il m'appartient, je m'efforcerai à toujours le sanctuariser de sorte à ce que personne ne vienne m'empêcher de faire ce que je désire.


Je me souhaite la bienvenue dans le premier jour du reste de ma vie 😎, j'emporte avec moi, dans mes prières toutes les personnes qui m'ont été confiées, celles que j'ai choisies d'emmener avec moi, en espérant que mon histoire les aidera à croire, à atteindre la Paix et le calme, et que l'Amour sauve toujours 😇 !



Ma Crédentiale 🤗

Je tenais à remercier ici les personnes qui m'ont témoigné leur soutien durant cette aventure inédite pour moi ! 😍


💙Bon Chemin et que la Paix soit avec vous 🙏🏾

2 Comments


Habiba
Habiba
Jun 08, 2020

Merci beaucoup 🙏🏽

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Sand Mayer
Sand Mayer
Jun 01, 2020

Bravo Habiba ! Quel chemin ! Tu peux être fière de toi.

Je t'embrasse

Sand

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