Le véritable but de ce pèlerinage 😅
- Habiba
- 30 juin 2019
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 avr. 2020
🙌🏽 Salam 🌟
Vous l'aurez, j'imagine, compris, ce blog, n'est pas un carnet de voyage où je me contente de noter les kilomètres parcourus, à mettre de "jolies" photos illustrant l'étape du jour et en racontant ce que j'ai vu, mangé, bu, fait...
Non...
Ce blog est l'occasion inédite pour moi de parler de ce que je ressens, de ce qui se passe en moi depuis que j'ai décidé d'entreprendre ce pèlerinage. En fin d'article sur la Force, j'exposais les raisons, conscientes, qui m'avaient, semble-t-il poussée à m'engager sur ce Chemin. Comme je l'ai déjà écrit quelque part, comme il m'est plaisant à me le rappeler, et comme Jean-Christophe Rufin l'a très bien écrit, le Chemin a cette mystérieuse capacité à nous faire oublier les raisons pour lesquelles nous le prenons (cette phrase n'est certainement pas celle de l'académicien, mais franchement, je n'ai aucune envie de me prendre la tête à aller chercher la référence exacte, d'autant que j'ai "lu" ce livre en audio et non pas sur support écrit !).
Exposer mes états d'âme publiquement ici me fait un bien fou ! L'écriture est une véritable thérapie qui, à mon sens, a su se substituer à la "marche-thérapie" que j'ai dû, par deux longues période interrompre, à mon grand regret de prime abord, mais pour qui je suis reconnaissante finalement.
Où est-ce qu'elle en est là concrètement ?!🤔
Il est tout à fait légitime de se demander où j'en suis, puisque depuis le 19 juin dernier, 31ème jour depuis le top départ depuis Paris, je n'ai plus alimenté mon fil Instagram pour y noter le décompte des kilomètres parcourus, ou les jours de pèlerinage comptabilisés, avec des photos illustrant mes journées.
Je n'ai effectivement plus marché sur le Chemin depuis cette date-là, ce sera après onze jours passés chez moi depuis cet arrêt, que je me lance à nouveau dans ce que j'appelle la deuxième partie de mon pèlerinage.
Deuxième partie du pèlerinage => Top départ de (Édit) Hendaye, la première semaine de Juillet (difficile encore de fixer une date précise) !
Objectifs : * Saint Jacques de Compostelle * Fisterra * Muxia (on verra si j'ai la foi de faire les deux bornes zéro, mais j'en rêve !)
Distance à parcourir : 1040 km au total 😬 💪🏼
J'espère et je prie pour parvenir à accomplir cet exploit... Ce n'est pas tant la difficulté physique mon problème (bien que je sais pertinemment que je ne ferai pas la maligne avec les dénivelés de fou sur le Norte et le Primitivo 😲), c'est bien la force mentale, qui je l'espère sera suffisante pour me permettre d'atteindre mon objectif...
Tout en sachant que mon véritable objectif, au fond, ce n'est pas tant le nombre de kilomètres, ni l'arrivée, mais bel et bien le Chemin parcouru et une autre chose très importante...
Dans ce pèlerinage, il y a très clairement un "avant" et un "après" !
Un "avant" et un "après" :
- les 300 premiers kilomètres parcourus,
- les 30 premiers jours
- les deux séries d'ampoules handicapantes
- le SPM qui ne dit pas son nom (voir mon précédent article ici)
- les trop grandes émotions ingérables
- l'enfant devenant adulte (va falloir parler de la notion d'adulte... si ce n'est déjà fait ? 🤔)
- la Habiba d'avant et la Habiba d'après, vous n'imaginez pas combien j'ai changé 😊
Le Chemin n'est clairement pas du tout là où on l'imagine, croyez-moi !
Comme vous avez pu le constater, je suis une personne qui ressent tout de manière décuplée, de par mon hypersensibilité, hyperempathie, etc. disons, de par ma personnalité (autant j'aime beaucoup les étiquettes à des fins de communication facilitée pour que les définitions clairement établies entre les interlocuteurs empêchent tout risque de quiproquo ou d'incompréhension, que je ne supporte pas, autant parfois ça fait un peu psycho-rigide de tout appeler par des termes ultra normés qui risquent de dissocier la personne de ce qu'elle est vraiment, c'est-à-dire une machine complexe indéfinissable, et même si ça fait peur, c'est ça qui est cool !).
Donc je ressens de manière extrême la joie comme les émotions de souffrance. or celles-ci on été quasiment OMNI-présentes jusqu'à présent depuis le début de mon périple (là le mot me semble drôlement bien choisi !).
Ces émotions de souffrance, j'ai décidé d'apprendre à les maîtriser et ai collecté ces derniers jours des techniques afin de faire passer les angoisses qui en découlent, apprendre à les identifier, remonter à leur source et les contenir tant bien que mal.
L'émotion la plus récurrente et la plus handicapante à accéder au bonheur et à la sérénité, pour moi, est la PEUR !!! 😨*😱
Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, celle-là même qui a ce dont d'ubiquité phénoménal (phénoménal), présente alors qu'elle n'existe pas, celle qui me rend complètement folle sur le Chemin et partout ailleurs...
La P-E-U-R est une émotion négative protéiforme qui s'immisce partout où nous l'invitons ! J'insiste bien là-dessus, la peur naît d'une invitation à combler un vide que nous laissons vacant pour tout le mal que nous nous souhaitons...
La peur n'existe jamais au présent ! 😁
Une fois qu'on a compris cela, non, je vous rassure, ça ne résout pas entièrement le problème, mais ça fait avancer le schmilblick !
En effet, ça permet de recontextualiser la peur, éventuellement de trouver son origine, mais surtout de la mettre à distance, ne serait-ce qu'un court instant, pour pouvoir respirer, tenter une technique d'apaisement, voire réussir à l'éradiquer !
Si j'écris ici que "la peur n'existe jamais au présent", c'est parce qu'à mon sens, de ce que j'en ai compris, la peur dans son acception "d'avoir peur" (littéralement), ne peut, d'un point de vue temporel avoir lieu en même temps que la raison qui la déclenche ! Il y a toujours un temps (parfois extrêmement court, celui de l'analyse cérébrale notamment), entre l'objet, la raison et la peur qui y est par conséquent associée.
La peur est une émotion négative, que je qualifie comme émotion de souffrance, qu'il faut à tout prix savoir éloigner.
En me penchant sur les émotions négatives d'un point de vue neuroscientifique et philosophique, je me rends compte que les émotions de souffrance sont multiples du degré de confiance et d'estime de soi.
Evidemment, face à la peur, comme à tout le reste - sachons-le bien - nous sommes bien loin d'être égaux !
Ainsi, à mon sens, plus une personne aura une grande estime et confiance en elle-même, plus elle arrivera à affronter ses émotions négatives, car elle sait qu'elle possède la force suffisante pour les surmonter. Encore faut-il à cette personne la volonté de surmonter l'émotion négative.
On en arrive donc à ce problème récurrent du manque de confiance et d'estime de soi. Vaste problème, d'origine exclusivement empirique (bah oui, je ne pense pas qu'on naisse avec plus ou moins de confiance en soi, cela s'acquiert avec l'éducation, la socialisation, les expériences de vie...), il me semble être un problème à double entrée :
d'un côté j'ai comme l'impression qu'il est mal venu de dire "j'ai confiance en moi", sans passer pour un prétentieux... Je précise ici qu'il s'agit vraiment de mon opinion, mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas bien vu, du moins dans la société française que j'ai pu fréquenter (malgré mes phobies sociales). D'un autre côté cela semble être un problème qu'on ne sait pas ou on ne veut pas savoir guérir car on ne veut pas devenir prétentieux ou parce qu'on ne sait pas à quel niveau de confiance en soi atteint on considère que c'est acquis... En gros on a à faire à un serpent épileptique qui se mort la queue...
La confiance en soi n'est rien d'autre qu'une manifestation de l'Amour de soi 😍
Ainsi, il faudrait plus d'Amour de soi pour arriver à surmonter ses émotions de souffrance, notamment la peur... !?
Je suppose que oui, là tout de suite lorsque j'écris cet article et qu'en me disant que dans 48h (ou plus) j'aurai à cette heure-ci terminé ma première étape pour la deuxième partie de ce pèlerinage. Je suis, en me projetant sur ce Chemin, en prise avec un immense sentiment d'angoisse, dont je commence à peine à percevoir et à comprendre l'origine (voir mon article où je parle du mon état de stress post-traumatique), cette forte émotion de souffrance que je ressens est mêlée avec une volonté de fer, volonté d'y arriver, celle qui me fait me relever à chaque fois que je chute (et Dieu sait que je chute beaucoup !).
Le véritable but de ce pèlerinage est donc de m'aimer...
C'est avec une grande tristesse que je clos cet article, elle m'envahit, me noue l'estomac, me serre la gorge, m'étouffe, augmente mon rythme cardiaque et me pousse à douter de tout... Je n'ai pas d'autre choix que de me battre, une fois de plus, contre cette émotion de souffrance et les sensations, très désagréables, qu'elle génère en moi...
Même si je suis terrifiée, je marcherai, une toute petite étape s'il le faut (s'il fait trop chaud surtout), mardi à mon arrivée à Bayonne (édit : finalement partir de Bayonne m'angoisse beaucoup trop, alors je partirai certainement directement de Hendaye)...
Seule et désemparée je suis en proie à une terrible souffrance, je ne rêve que d'une chose, que cette angoisse ainsi générée, disparaisse pour me laisser mettre simplement un pied devant l'autre pour atteindre mon objectif.
...Bon Chemin 😢
♥︎
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