SPM et TDPM sa mère !! 😡😰😭😵
- Habiba
- 30 juin 2019
- 7 min de lecture
✨Salam à vous ✨
À quelques jours de mon départ pour la deuxième partie de mon premier pèlerinage sur les Chemins de Saint Jacques de Compostelle, je tenais à écrire un article sur un sujet qui me tient à cœur et au corps !
Le syndrome prémenstruel (sévère pour ma part 😑), mais aussi, les menstruations et tout ce qui s’y rapporte, notamment sur le Chemin, en tant que pèlerin qui a des règles !
Que les choses soient claires, je ferai d’abord deux mises au point importantes :
- pour moi il n’y a aucun tabou à parler des règles
- j’écris cet article comme quasiment tous les autres avec une errance de genre, j’entends par là que je m’adresse à tout le monde, que je ne veux plus me forcer à écrire avec l’orthographe inclusive (je le fais parfois) et que pour moi il est aberrant d’avoir une frontière franche entre la notion de masculin et de féminin (je considère la règle du masculin qui l'emporte sur le féminin comme très violente et inappropriée, cependant, je mène beaucoup de combats, je reconnais que sur celui-ci toute mon âme est tournée vers une communication non genrée, mais, parfois le message me semble plus important que la forme dans laquelle il est transmis, au moins j'ai précisé mes intentions !), aussi, je pose ça ici tranquillement pour que vous puissiez auto-évaluer votre niveau de rigidité quant à la notion de genre : dans le monde entier, des hommes et des femmes ont leur règles !
Ces précisions faites, me voilà prête à me lancer dans le coeur du sujet, ou presque.
D’abord, d’un point de vue pratique, comment bien vivre ses périodes de menstruation en pèlerinage, en itinérance, en galère de sanitaires etc.
Afin de respecter le plus possible l’environnement d’une part, son corps et sa santé d’autre part, la meilleure protection hygiénique pendant les règles est pour moi la culotte menstruelle (so sexy !😋). Il en existe aujourd’hui de toute sorte, adaptées aux différents flux, aux différentes morphologies, il en existe dans différentes matières et à tous les prix. À vous de tester celles qui vous attirent le plus et de faire votre choix après crash-test sur le terrain !
Pour des questions pratiques et afin d'éviter le risque de contamination, je ne saurai que trop recommander une protection externe. En effet, sur le Chemin, sans points d’eau fréquents, cela me semble être de loin la meilleure solution. Cela dépend de chacun, mais me concernant, j’ai toujours beaucoup de doutes quant au degré de propreté de mes mains si j’en ne peux les laver à l’eau claire et au savon (ce qui n’est faisable que rarement sur le Chemin), et pourtant, je suis bien équipée en matière de produits nettoyants et désinfectant (maniaque powaa)😜 !
Aussi, après s'être débarrassée des notions d'écoeurement qui n'ont pas lieu d'être quant au sang menstruel, il est, je pense, évident de n'envisager qu'un type de protection externe au maximum... Le seul moyen interne qu'il m'arrive d'employer depuis près de cinq ans maintenant, c'est la cup (j'avais acheté la mienne à Berlin à l'époque, depuis j'ai pu en trouver en France, notamment en pharmacie).
Je ne ferai pas ici un article sur les très grands danger à utiliser des protections hygiéniques jetables, très polluantes et nocives pour le corps et l'environnement. Pour celleux que ça intéresse, vous pouvez lire cet article.
Mon choix de protection sur le Chemin de Saint Jacques de Compostelle consiste en trois objets, dont un facultatif, il s'agit de la cup. Les deux autres sont deux fois la même chose, à savoir deux culottes menstruelles. Ces dernières je ne les ai pas payé une fortune chez Rejeanne, mais en pharmacie chez Saforelle pour moins de trente euros l'une. Il m'en fallait deux pour pouvoir faire sécher l'une tout en portant l'autre. Parce que sur le Chemin je fais chaque jour ma lessive à la main au savon de Marseille (pur, le vrai, à l'huile d'olive), ou au Médimix (que j'ai utilisé pendant toute la première partie de mon pèlerinage, mais qui à mon sens fond beaucoup trop vite 😒). La cup, je la prends si je compte me baigner alors que mon flux semble important et que je veux être sûre de moi et profiter pleinement de la baignade, et il y en aura puisque j'emprunte le Camino del Norte qui, au Nord de l'Espagne longe jusqu'à Gijon l'Océan atlantique 🐳 !
Si vous êtes victime du tabou qui englobe les règles, que vous soyez une personne menstruée ou non, je vous invite à reconsidérer les choses, à prendre conscience que le cycle dit "féminin" est une grâce et que j'admire pleinement les personnes menstruées ! Faisons de ce particularisme quelque chose de noble et de sacré comme il se doit, puisque sans cela, la Vie serait tout simplement impossible sur Terre. J'invite toute personne menstruée ou non à se renseigner sur les significations physiques et psychologiques des différentes phases du cycle, de son interaction avec l'environnement et des valeurs et pouvoirs de chacune des étapes. Pour cela je peux recommander la lecture du livre collectif Rituels de femmes pour explorer les secrets du cycle féminin, 2018 ou encore de suivre Irene, une activiste féministe espagnole, étudiante en France à l'origine de nombreuses actions dans ce domaine (voici une vidéo intéressante où elle explique une de ses actions fortes).
Enfin, cela concerne tout le monde !
Maintenant j'aimerais aborder un sujet très important pour moi car, le phénomème dont je souhaite traiter ici me concerne très fortement, et concerne également beaucoup d'autres personnes menstruées.
Il s'agit du syndrome pré-menstruel (SPM en bref) 😵...
Késako ? D'après Passeport Santé (franchement en langue française je ne trouve pas de définition assez intelligente à mon goût sans amalgame débile), il s'agirait d' "un ensemble de symptômes physiques et émotionnels qui surviennent habituellement de 2 à 7 jours avant les règles (parfois jusqu’à 14 jours). Ils prennent généralement fin avec l’arrivée des règles ou dans les quelques jours qui les suivent.
Les symptômes les plus courants sont une fatigue prononcée, les seins sensibles et gonflés, un gonflement du bas-ventre, des maux de tête et de l’irritabilité."
Toujours d'après eux, 75% des femmes en seraient affectées sans que cela soit incommodant. 20 à 30% des femmes quant à elles en seraient marquées de sorte à ce que ce phénomène perturbe leur quotidien à ce moment-là.
Je trouve tout simplement qu'on en parle trop peu et surtout que, comme pour l'endométriose entre autres, les personnes concernées se replient sur elles-mêmes et attendent que ça passe, parfois en usant d'une médication très forte et nocive, voire très dangereuse (la contraception notamment) afin de tenir le coup !
Dans ce cadre de publicité de ce phénomène et de cette souffrance, je félicite Leslye, fondatrice de @SPMtamere sur Instagram et réalisatrice de l'excellent documentaire éponyme à venir (teaser et infos ici) !
En ce qui me concerne, je souffre apparemment de la version la plus sévère du SPM, appelée trouble dysphorique prémenstruel (TDPM pour les intimes héhé 😎) ! Pour avoir des infos en français assez acessibles, vous pouvez lire ça, sinon, retenez en gros qu'il s'agit d'un SPM hard core.
Alors pourquoi j'en parle ici ? Tout simplement parce que sur le Chemin j'ai subi le mois dernier, une atroce journée à marcher péniblement entre Vendôme et Prunay-Cassereau, sous la pluie, les pieds en sang, une de ces journées où mes émotions me débordent encore beaucoup plus qu'en temps normal (je vous invite à vous rappeler ce que j'avais écrit sur l'hyperémotivité)... Pour faire simple, j'étais tellement "au bout de ma vie", que j'ai très sérieusement songé à me jeter sur la LGV lorsque j'empruntais le pont qui la traversait... Impossible de me calmer, de me détendre, de respirer, je ne voulais que mourir pour que cette atroce souffrance, ma colère et mon état dépressif étaient tels que je n'arrivais même pas à m'exprimer pour expliquer ce que je ressentais à mon mari... J'ai versé des dizaine de litres de larmes ce jour-là sans savoir du tout pourquoi et me sentais tout simplement condamnée...
Ce n'est que le lendemain matin, en découvrant que j'avais mes règles que j'ai compris que c'était alors le TDPM qui avait atteint son sommet la veille (il avait commencé quelques jours plus tôt). j'étais effectivement partie sur le Chemin sans me soucier du tout de ce "problème" dont je souffre. j'étais dans une telle euphorie de guérison que je pensais que rien ne pouvais m'atteindre !! La nature s'est rapidement rappelée à moi !
J'y accorde une attention toute particulière aujourd'hui, alors que je repars sur le Chemin après-demain, pour la deuxième partie de mon pèlerinage, au départ de Bayonne cette fois-ci, car j'entre dans cette phase prémenstruelle et en ai cette fois très peur d'un côté, mais d'un autre, armée de plusieurs techniques anxiolytiques (et de mes Xanax de secours 🤐), je l'attends de pied ferme et saurai l'identifier et le supporter plus facilement (je l'espère 🙏🏾).
Que vous soyez concerné.e ou non directement par ce phénomène, sachez que 3 à 8% des personnes menstruées en âge de procréer en sont atteintes et que ce trouble est inscrit au DSM-IV et est donc une affection psychiatrique.
Pour ma part, pour de très nombreuses raisons dont je parlerai ou non ici (allez savoir !), je préfère tenter de supporter ces moments de souffrance sans médication ou alors avec vraiment en cas d'extrême danger, éventuellement une dose, la plus petite possible de Xanax (chacun a ses préférences, hein, mais bon à mon sens avec lui il y a moins de risque d'accoutumance qu'avec un Tranxène par exemple !); Il existe plusieurs solutions naturelles pour tenir le coup et passer le cap. J'ai décidé de tenter de mieux connaître mon cycle (malheureusement encore trop irrégulier pour être fiable), de me souvenir avoir réussi à m'en sortir par le passé (même si durant ces phases il m'est arrivé par le passé de tenter de mettre fin à mes jours, ouais ouais, ça arrive ! Hé bien je suis toujours là !), et surtout de trouver des solutions qui m'aident (si cela intéresse quelqu'un je peux toujours écrire un petit supplément sur ce qui aide à supporter un SPM ou un TDPM 😉).
Ainsi, je souhaite à tout le monde de dépasser le tabou que nos sociétés nous ont inculqué quant aux menstruations, plus on en parlera et moins les souffrances associées seront exacerbées.
J'espère pouvoir donner du courage aux personnes qui souffrent avant et/ou pendant leurs règles en montrant qu'il est possible d'être seule sur des sentiers peu fréquentés, de marcher avec plus de 11kg sur le dos et de s'en sortir ! 💪🏼
💙 Plein d'Amour sur vous et Bon Chemin 🌟
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